Prendre soin
par David Bellamy
La caisse à outils est notre alliée. Généreuse, elle se déploie chaque matin. De nombreux outils sont disposés sur le sol ou sur une palette à proximité de la table de rassemblement. Nos actions journalières définissent les outils à employer. On procède à des vérifications. On vérifie le tranchant, les niveaux, la vivacité.
Le lieu, l’action, le geste détaillé
Le talus : la houe est l’outil idéal pour la pente. Une houe fine permet de terrasser pour réaliser un escalier, de déplacer de grosses pierres dissimulées dans la terre de remblais, de niveler, de dessoucher les arbustes. On travaille également le sol en surface pour le rendre plus praticable.
La prairie : la débrousailleuse thermique est employée, elle est équipée d’une tête roto-fil ou d’un disque si la prairie est armée (arbustes épineux). Elle permet de dégrossir si la hauteur de la strate herbacée est supérieure à 15 cm. Cette action vise à maintenir une surface ouverte. En finition on utilise une tondeuse hélicoïdale qui coupe l’herbe sans l’arracher
Le fossé : le louchet est adapté et nous aide à curer, profiler le fossé et diviser la colonie de roseaux qui tapisse le fond.
Le bois : la tronçonneuse est l’outil qui va transformer un espace boisé impénétrable en sous-bois traversable. Dans un premier temps, on sélectionne les arbres morts. Ensuite petit à petit, on marque les arbres du lieu. Puis une série de gestes plus minutieux vont suivre : débiter, ranger, mettre en andain.
La lisière : ce lieu se caractérise par sa dynamique de croissance où différentes strates végétales se concentrent sur une épaisseur variable. On utilise le sécateur de force pour couper les cornouillers ou les églantiers au collet. Après on débite. On s’occupe des résidus de coupe en dernier pour se concentrer sur ce que l’on coupe ou que l’on ne coupe pas.
Les andains : faire un andain consiste à couper en fragments et ranger les rémanents de coupe. Ils sont une matière première et non un déchet. On amasse ces branches coupées avec un ébrancheur ou un sécateur selon le diamètre des rameaux. Et tout l’art réside dans la façon dont on les dispose en tas. Chaque branche est déposée une à une jusqu’à former un tas aux proportions harmonieuses et au dessin défini et adapté au lieu.
Petit lexique de l’outil
La cisaille : coupe la ronce en bord de chemin et l’herbe accroupie
Le sécateur : sectionne des rameaux inférieurs à un diamètre de 5 cm
L’ébrancheur : coupe des branches inférieures à un diamètre de 9 cm
La scie d’élagueur : coupe des branches inférieures à un diamètre de 17 cm
La tronçonneuse : coupe sans limite, épointe des piquets, élague, et sert à abattre des arbres
La débroussailleuse : arrache l’herbe, coupe de jeunes arbustes
La fourche : transporte des tas de branches, déplace les andains
La houe : creuse, déplace des cailloux de taille moyenne
Le balai à gazon : ramasse l’herbe, les plastiques et les petits bouts en tout genre
La barre-à-mine : déplace des gros blocs, des roches et fait des trous
La pelle : charge des pierres, de la terre et autres matériaux fins
La brouette : transporte les outils, les cailloux, la terre
La masse : enfonce des piquets et casse des blocs
Le croc : rassemble des tas et tire les lianes de clématites
La bêche : tranche la terre et peut lui donner de l’air
Le marteau : frappe des pointes dans du bois ou du métal fin
La hache : fend des piquets et du bois
La tondeuse à main : coupe finement et roule l’herbe
Le râteau : nivelle et affine des sols meubles
La serpe : coupe et façonne le bois
